Retrouvez Spirou à travers une grande exposition ludique vous plongeant dans l’univers de ce fabuleux héros : explorez la jungle du Marsupilami, visitez le manoir de Champignac… et apprenez tout ce que vous devez savoir sur la création de ce classique de la bande dessinée franco-belge !

« Chapeau bas, Spirou ! » retrace l’histoire du célèbre personnage depuis sa création, après être déjà passé entre les mains de douze scénaristes et dessinateurs  dont Jijé, Franquin, Fournier, Yoann, Vehlmann…

Quai des Bulles souhaite aussi, à travers cette exposition, rendre hommage à Rob-Vel, qui se fit adopter par la ville de Saint-Malo jusqu’à y terminer ses jours en avril 1991.

Rendez-vous du 1er juillet au 3 novembre à la Chapelle Saint-Sauveur ! De nombreuses animations ponctueront l’exposition tout au long de l’été.

La création de SpirouJean Dupuis & Rob Vel

Il y a quatre-vingts ans, Jean Dupuis imagine un petit personnage espiègle, généreux et loyal, âgé d’une dizaine d’années ; un personnage phare, à la manière de ceux des bandes dessinées américaines, qui servira de logo au journal du même nom : Spirou, écureuil en wallon. Il ne reste plus qu’à lui trouver un physique. On pense alors à un jeune dessinateur parisien, ayant vécu et travaillé aux États-Unis ; un dénommé Rob-Vel. Fort de son expérience dans les studios de dessins à New-York, le jeune dessinateur accepte le défi sans hésiter, une image s’imposant à lui presque instantanément : celle de ces jeunes mousses de sonnerie rencontrés lors de ses nombreux voyages à bord de paquebots. Paquebots où lui-même a d’ailleurs souvent officié comme moniteur de jeux ou caricaturiste de bord. Il y a croqué de nombreuses célébrités comme Laurel et Hardy, Buster Keaton, Charlie Chaplin et bien d’autres… Ces petits mousses de sonnerie n’étaient en fait que des gamins embarqués pour se mettre au service des passagers. La silhouette ne tarde pas à jaillir : Spirou ne sera pas qu’un simple logo, mais un personnage de bande dessinée à part entière. Spirou ne sera pas non plus écolier, difficile en effet de varier les aventures dans les décors aussi restreints que ceux d’une salle de classe, mais il sera groom. En hommage à ses petits mousses de sonnerie, dévoués et courageux, évoluant dans un univers bien plus riche de voyages et donc de possibles aventures. Avec ses couleurs très remarquables, le costume de groom s’impose alors tout naturellement. Le rouge et le noir du tissu et le jaune vif des boutons dorés. C’est ainsi que naît Spirou le p’tit roux, un beau jour de l’année 1938. Très vite, Rob-Vel lui associe un petit écureuil (Tiens donc !) nommé Spip et fait de son groom un vrai globe-trotter. Durant la période grise des années quarante, Rob-Vel est mobilisé. Tant bien que mal et grâce à quelques collaborations, il continue d’animer les aventures du petit groom. Il est malheureusement fait prisonnier et c’est sa femme Blanche qui doit assurer la suite, dans flamboyant… Pressé par le temps, sous la menace de l’occupant

Franquin © Dupuis, 2018

Franquin © Dupuis, 2018

allemand cherchant à faire interdire le journal, ses auteurs ayant refusé d’y accueillir la propagande nazie, Dupuis rachète les droits de Spirou et confie le personnage à Joseph Gillain, dit Jijé. Le nouveau dessinateur ne tarde pas à créer un nouveau personnage. Le faire-valoir indispensable, un peu fantasque et farfelu : Fantasio. La série Spirou et Fantasio fait alors ses premiers pas. Plus tard, Fantasio deviendra curieusement beaucoup plus sérieux et responsable lorsqu’un petit nouveau pointera le bout de son gros nez, pour endosser le rôle de farfelu gaffeur sous la plume magique de Franquin : Gaston Lagaffe en personne!

Les aventures continuentJijé, Franquin, Fournier..

1947. C’est en effet Franquin, l’immense et talentueux Franquin, qui prend le relai après Jijé. Le graphisme de la série fait alors un bon phénoménal. Le style Franquin s’affine et c’est l’apothéose, avec une foultitude de nouveaux personnages : Le comte de Champignac, Zorglub, Seccotine, Zantafio, le génial Noé apparu dans Bravo les Brothers édité avec Panade à Champignac, mon album préféré… Sans oublier bien sûr le fabuleux Marsupilami. Les décors se précisent également de plus en plus, passant de ceux d’une confortable maison de lotissement à ceux de bureaux de rédaction plus vrais que nature, allant même jusqu’à traverser un tout nouveau pays imaginaire, la Palombie, baptisé ainsi par l’Auteur prolifique au sommet de son génie… Après de nombreuses aventures plus truculentes les unes que les autres, désireux de se consacrer entièrement à Gaston et d’autres projets comme les Idées Noires, considérant avoir fait le tour de l’univers du groom, Franquin propose à l’éditeur de confier le bébé à Fournier.

Ce dernier va tout d’abord apporter au costume du héros une petite touche de modernité des années 70, tout en conservant le célèbre et incontournable chapeau, puis tenter d’imposer sa « patte » personnelle. Pas facile de passer après Franquin ! Après Franquin, la page blanche est toujours de Franquin, c’est bien connu… Mais le dessinateur breton s’attèle à cette tâche avec courage et détermination. Les thèmes abordés deviennent alors plus politisés, plus inscrits dans le social, traitant sans tabous des sujets qui fâchent, comme celui du nucléaire par exemple, avec cette belle réussite et probablement le meilleur album de Jean-Claude : l’Ankou.

Franquin © Dupuis, 2018

Franquin © Dupuis, 2018

Un nouveau personnage y fait d’ailleurs son apparition : Ororéa. Une charmante petite brune apportant une touche très sexy autour de nos deux héros, bien chanceux il faut l’avouer. Après Fournier, défilent ensuite plusieurs auteurs s’attelant aux nouvelles aventures de Spirou et Fantasio. Ainsi Nic et Cauvin, Tome et Janry, Morvan et Munuera, puis enfin le couple Yoann-Vehlmann… Sans oublier la brève apparition d’Yves Chaland qui s’appliqua à retrouver l’esprit et le graphisme des débuts dans un style flamboyant. Malheureusement, cette quête fut brutalement fauchée dans un accident de la route. Quoi qu’il en soit, soyez rassurés, Spirou, l’écureuil wallon, a encore de nombreuses aventures à vivre et le petit mousse de sonnerie n’a certainement pas fini de faire encore parler de lui, croyez-moi ! Quant à Rob-Vel, le premier papa du p’tit roux, il se fit adopter par la ville de Saint-Malo jusqu’à y terminer ses jours en avril 1991. L’objet de cette grande exposition est de retracer la longue histoire de ce fabuleux héros, à l’aube de ses quatre-vingts ans…